Après deux semaines de vadrouille, je profite de deux jours de « répi » à Ahmedabad pour remettre à jour Horn Please ! et raconter un périple très chouette dans le Sud de l’Inde.
Le parcours, grosso modo |
Dimanche 5 décembre : départ !! Tôt le matin, après avoir remballé toutes mes affaires la veille, stocké ma valise, rendu les dernières paperasseries, je quitte pour de bon ma chambre de l’IIM, direction l’aéroport et un vol pour Kochi, dans le Kerala. Nous survolons la mer bleue et des palmiers à perte de vue. Mmmm… Ça m’a l’air sympa ce coin-là !
Effectivement, Fort Cochin se révèle être une petite ville très charmante. Les petites maisons colorées lui donnent des airs de village. L’endroit est incroyablement paisible, on s’y sent immédiatement en vacances.
Filets de pêche à Fort Cochin |
Fort Cochin |
Nous assistons à un spectacle de Kathakali, du théâtre traditionnel d’Inde du Sud. Il s’agit en réalité d’extraits, une « vraie » représentation durant en principe toute une nuit ! L’histoire met en scène trois personnages, tous joués par des hommes (même les rôles féminins) vêtus de vêtements tout colorés et ultra maquillés. Les acteurs ne parlent pas, mais miment leurs émotions. C’est assez étonnant à voir car les mimiques sont parfois assez différentes de celles qu’aurait faites un Européen pour le même sentiment. Le tout se déroule sur fond de musique un chouya assourdissante à base de tambours et de cymbales !
Maquillage avant la représentation |
Le lendemain, nous nous perdons dans les petites rues bien tranquilles de Fort Cochin. Nous retrouvons avec bonheur le bon goût de la cuisine du Sud, mais de la France cette fois-ci, en dînant d’un excellent poisson à la provençale avec des pâtes. Miam !
Mardi, Laura et moi partons pour Munnar, une petite ville connue pour ses plantations de thé. Munnar est située à 2400 mètres d’altitude dans les Ghats occidentaux, la chaîne de montagnes et de collines qui s’étend au centre de l’Inde, entre le Kerala et le Tamil Nadu. Nous nous y rendons en bus, par une petite route interminable mais magnifique, serpentant dans des paysages absolument superbes. D’abord les palmiers et les bananiers, puis les collines entièrement recouvertes de petits buissons verdoyants et bien rangés : le fameux thé ! Je respire enfin du bon air frais (j’entends encore mes poumons me dire merci) après avoir supporté la pollution des grandes villes.
Sous la brume |
La ville de Munnar se résume à un carrefour routier et n’a absolument aucun charme. Par contre, les alentours sont superbes. Nous y restons deux jours durant lesquels nous nous promenons allègrement le long des nombreux chemins qui sillonnent les plantations.
Jeudi matin, nous reprenons le bus pour Kumily, quelques peu angoissées à l’idée d’être malades pendant le trajet, car notre petit déj’ semble avoir du mal à passer… blurp, blurp… en plus, la route tournicote dans les montagnes… ouf, quatre heures plus tard nous arrivons, il était temps !
La ville de Kumily, également dans les montagnes, est beaucoup plus touristique que Munnar, mais aussi plus sympa. Nous commençons par nous faire un massage « ayurvédique », histoire de se débarrasser des courbatures dues à nos multiples voyages d’évacuer tout le stress accumuler pendant ces mois de dur labeur à l’IIMA. Ayurvédique, c’est un mot compliqué pour parler de médecine traditionnelle indienne. C’est quelque chose de sérieux et d’encore très utilisé, mais dans les endroits touristiques ça semble plutôt être un argument de vente. On croise de l’ayurvédique par ci, de l’ayurvédique par là, sans vraiment savoir ce qu’il y a derrière. Pour ce qui est de notre massage dit ayurvédique en tout cas, il y avait certes beaucoup d’huile (ayurvédique, bien sûr !), mais c’était bien agréable. J’en suis sortie requinquée !
Kumily, c’était aussi bien sympa, notamment grâce à un petit resto qui est vite devenu notre QG. Très bonne bouffe, jolie terrasse et même un Scrabble : tout pour plaire !
J’ai appris plein de trucs sur la culture des épices, du cacao, des fruits exotiques… Qui eut cru que le poivre ne poussait pas dans les bocaux Ducros ?? nous avons aussi visité une usine de thé. Je n’ai pas retenu grand’ chose mais je me souviens que c’était très intéressant ;-)
Un soir nous avons assisté à un spectacle de Kalarippayattu, un art martial indien. On en a pris plein la vue ! Batailles au sabre, saut dans des cerceaux de feu, cris guerriers, acrobaties incroyables… une discipline à mi-chemin entre Power Rangers, le yoga et le karaté. Très impressionnant !
Le périple se poursuit ensuite vers Kottayam, où nous retrouvons Nora, une autre « exchange » française. Nous rejoignons ensuite Allepey en ferry, et visitons les « backwaters », ces lagunes qui s’étendent le long de la côte du Kerala. Encore des paysages superbes et dépaysants, et que d’eau mes amis, que d’eau !
Etape suivante : Varkala – sa plage, ses palmiers, ses cocotiers. Cooool. Au programme, bronzette (on peut même se mettre en bikini car l’endroit est peuplé quasiment à 100% de touristes occidentaux, donc pas de risque de choquer les Indiens en dévoilant nos corps de déesses…), baignade (beaucoup de vagues !), balade le long de la falaise et bons poissons au resto. Dur, dur.
Après la glandouille de Varkala, voici venu l’instant culturel de notre voyage : Madurai et son célèbre temple dédié à Minakshi, une déesse aux yeux de poisson (je précise que selon les critères locaux, il s’agit d’un compliment). Aller à Madurai depuis Varkala, ça se mérite : 7 heures de trajet dans un train absolument infesté de cafards. Brrrr… Mais le temple vaut effectivement le détour. Il s’agit plutôt d’un ensemble de plusieurs monuments hyper colorés représentant les dieux du panthéon hindou. On peut même s’y faire bénir par un éléphant qui vous pose délicatement sa trompe sur la tête moyennant quelques roupies !
De Madurai, nous continuons vers Pondichéry, sur la côte Est de l’Inde du Sud. Dans une agence, on nous vend un billet de bus « direct » pour Pondichéry. Direct, mon œil ! un premier bus nous dépose sur le bord d’une autoroute, d’où nous prenons un deuxième bus pour rejoindre le centre de la ville la plus proche, où nous montons finalement dans un troisième bus pour Pondichéry. Mais il faut reconnaître que c’est tellement facile de prendre le bus en Inde, grâce aux gens qui vous aident avant même que vous ayez demandé quoi que ce soit, que tout ça s’est fait extrêmement facilement. Nous sommes même arrivées plus tôt que prévu !
Pondichéry est une petite ville côtière très charmante. Il s’agit d’un ancien comptoir français et l’influence gauloise est encore très visible. En plus d’abriter une communauté française assez importante, la ville possède des noms de rue en français, un lycée français, un consulat français, et plein de resto français où déguster de la bonne baguette et des croissants. Bonheur ! C’est aussi assez surprenant d’entendre parler français dans les rues, surtout par des Indiens ! La ville est hyper paisible, c’est très agréable.
Et pour finir : Mamallapuram, entre Pondichéry et Chennai. Cette petite ville côtière possède un patrimoine culturel important. Nous y visitons plusieurs temples et monuments hindous très anciens mais très bien conservés et très chouettes. L’endroit est aussi parfait pour se reposer, et c’est tant mieux, car quinze jours de voyage, c’est génial, mais ça crève !
Le 20 décembre, il est déjà temps de retourner à Ahmedabad… Sur le campus, l’atmosphère est assez nostalgique, car les uns et les autres rentrent dans leur pays. Pour ma part, je vole demain matin vers Delhi. Plus que dix jours d’Inde…
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