Thursday, September 30, 2010

La maison qui rend fou

Vous vous souvenez de l’épisode de la Maison qui rend fou dans « les 12 travaux d’Astérix » ?

Petit rappel si nécessaire : http://www.youtube.com/watch?v=c45FtDhdDoY

Et bien hier, j’ai vu la version indienne de la maison qui rend fou et franchement, j’ai pas été déçue. 

J’ai déjà eu l’occasion de raconter qu’ici, avec mon visa étudiant, je dois me faire enregistrer par la police d’Ahmedabad. Début septembre, j’y étais allée deux fois déjà pour entamer les formalités et j’avais eu un premier aperçu assez éloquent de l’administration indienne. 

Dans un grand immeuble entouré de policiers, imaginez une salle à moitié remplie de gens lambda qui attendent dans une chaleur étouffante, et l’autre moitié occupée par des bureaux bordéliques au possible, avec derrière chaque bureau, un fonctionnaire. Le fonctionnaire peut exercer différentes activités. Ou bien il attend (et oui au total, le « police office » est un endroit où beaucoup de monde attend, tout simplement). Ou bien il fait des piles de dossiers, a le nez dans des papiers. Ou bien c’est un fonctionnaire de qualité supérieure, auquel cas il a un ordinateur et donc… il joue a FreeCell. Normal, j'vois pas où est le problème.

Hier, donc, nous nous pointons à la police vers 11h et comme on commence à bien connaître le bâtiment (ça n’est jamais que notre troisième visite !), nous nous dirigeons directement vers le bon fonctionnaire derrière le bon bureau dans la bonne salle (ne pas avoir à demander son chemin à l’entrée, c’est déjà ça de gagner – voir la vidéo d’Astérix pour s’en convaincre). Là, le monsieur sort d’une pile nos dossiers, pour en faire une autre pile qu’il dispose soigneusement à l’autre extrémité de son bureau. « Ok, now wait », dit-il. Bon. Bah ok, maintenant on attend. Grâce aux conseils avisés d’autres étudiants, j’ai prévu de la lecture, et je potasse les pages « Mumbai » de mon Lonely Planet. (passionnant!). Régulièrement, nous rappelons notre présence au fonctionnaire… la pile est toujours bien nettement posée sur son bureau…  « wait » nous répète-t-il. 

Vous l’aurez compris, ça dure comme ça un certain temps. Nous finissons par être emmenés dans le bureau du grand chef de la police : peinture mauve nickel sur les murs, clim’, fauteuils confortables et kilos superflus – pas de doute, c’est vraiment le chef. Il signe chaque dossier de la pile. S’en suivent encore quelques allées et venues dans différents endroits, puis nous nous faisons enfin délivrer nos « residential permits » (le saint graal du moment !), et ça y est, c’est fini ! Au final, nous sommes de retour à 14h à l’IIMA, triomphants : nous venons de battre un record de rapidité ! Certains groupes d’étudiants ont effectivement mis plus de 5 heures pour avoir leur permis…

Wednesday, September 29, 2010

Un week-end à la campagne

Après deux semaines passées à Ahmedabad, il était grand temps de changer d'air !
Samedi dernier, nous voilà donc parties, Laura, Anaïs et moi, pour Dhrangadhra et le "Little rann sanctuary".



A cause des cours (satanés cours ! comme si on n'avait que ça à faire !), nous partons tard samedi et arrivons donc encore plus tard après 4 heures de bus, mais Mr Damecha et sa femme nous attendent et nous ont préparé un super dîner gujarati. Miam !
Mr Damecha est notre guide. Pendant la saison touristique, à partir du 15 octobre, il accueille les visiteurs dans un campement situé en bordure du désert. Nous, nous logeons chez lui car le campement n'est pas encore ouvert à cette période de l'année.
Dimanche, Mr Damecha nous emmène en jeep jusque dans le désert. C'est un endroit qui est complètement sous l'eau pendant la mousson, puis qui s'assèche progressivement jusqu'à devenir aride, en attendant la prochaine mousson.

Notre première halte a lieu dans un campement de pêcheurs. Comme la mousson s'est terminée début septembre, le niveau de l'eau commence à baisser sérieusement, et les gens profitent des dernières semaines de pêche (au menu, petits poissons et crevettes), avant de s'en aller jusqu'à l'année prochaine.
Les touristes sont visiblement exceptionnels dans ce coin-là, et nous passons vite pour l'attraction principale du moment ! Les enfants nous suivent partout, les gens demandent à se faire prendre en photos, c'est assez marrant. La paysage est exceptionnel : une étendue d'eau à l'horizon, le sol qui craquèle en s'asséchant, un peu de végétation... nous pouvons même distinguer au loin des flamands roses. Sympa !




 Nous repartons en jeep vers le campement de Mr Damecha. Sur le chemin, nous croisons plein d'ânes sauvages ! Le vrai nom en français c'est hémione, et en anglais, wild ass (attention, on n'oublie pas le deuxième 's'). Ils vivent là en troupeaux, bien tranquilles.
Déjeuner bien bon au campement puis sieste... la vie est belle !

En fin de journée, nous nous promenons dans la petite ville de Dhrangadhra. Pas mal d'animation, notamment autour du marché. C'est un endroit peu touristique donc nous ne passons pas inaperçues, mais bon, on commence à avoir l'habitude ! En soirée, retour en bus pour Ahmedabad et l'IIMA... en attendant le prochain week-end !

Saturday, September 25, 2010

 Quoi de neuf depuis la dernière fois ?

J’ai fait du saut en parachute au-dessus de l’Himalaya. Nan je déconne !! Ha ha ha, c’était juste pour vous donner envie de lire la suite.
Rien d’aussi folichon en réalité, car ces derniers jours ont été plutôt studieux. Pas mal de cours et de boulot pour les cours, notamment beaucoup de choses à lire, des présentations à préparer (PowerPoint mon amour), des travaux de groupe… Et tout ça à faire le jour pour le lendemain car même les profs anticipent très peu sur ce qu’ils nous demanderont de faire.
Il faut savoir que les travaux de groupe ici, c’est assez épique (comme beaucoup d’autres choses d’ailleurs !). Ceux d’entre vous qui sont notamment en école de commerce, sont rompus aux travaux de groupe et connaissent déjà les joies du boulot fait à l’arrache avec un minimum de concertation et généralement de façon hyper inefficace (ne vous y trompez pas, j’aime les travaux de groupe ! mais c’est pas toujours facile…). Et bien ici, les travaux de groupe, c’est encore plus de fun ! D’abord, on anticipe encore moins qu’en France, c’est-à-dire qu’on n’anticipe pas du tout : on s’y met la veille pour le lendemain. Bon ça encore, ça va. Là où c’est beaucoup plus difficile pour nous petits européens, c’est quand on se rend compte que l’horaire habituel pour les rendez-vous de groupe, c’est 22h ou 23h. La première fois que vous voyez votre groupe à 22h, vous vous dites naïvement que c’est exceptionnel, parce que cette fois-ci les membres du groupe ne pouvaient pas faire autrement, et que vu l’heure, vous allez faire ça le plus vite possible pour avoir une chance de dormir un peu cette nuit. De toute façon vous êtes crevé donc faudra pas comptez sur vous trop longtemps.
Taratata !! Quelle ignorance des us et coutumes locaux, quelle candeur ! Et oui, vous découvrez bien vite qu’ici, le travail de groupe ne se conçoit qu’en pleine nuit, à l’heure où habituellement vous dormez profondément, grosso modo entre 22h et 2 voire 4 heures du matin (bah oui parce qu’en fait personne à par vous n’est pressé d’en avoir fini, donc ça peut durer). Dur dur, et va falloir s’y faire ! 

De manière générale, la nuit n’est visiblement pas faite pour dormir ici. Au contraire, on profite de la fraîcheur nocturne pour jouer au foot (l’entraînement est à 23h) ou au frisbee (entraînement à minuit !).

Je continue à aller régulièrement aux séances de yoga. Je suis très nulle mais je persévère. On alterne des postures où le corps est tendu avec des postures censées être reposantes. « Body relax », comme dit la prof. Mon problème c’est que même dans les postures « relax », j’ai mal partout ! Du coup je remue sans arrêt pour essayer de trouver une position confortable et la prof me regarde avec un air dubitatif ; je pense qu’elle se demande comment on peut être aussi peu souple J

J’ai aussi eu l’occasion de rencontrer l’ancien président de l’Inde, Dr Abdul Kalam. Et ouais ! En fait j’ai un cours, « Globalising and Resurgent India through Innovative Transformation », dit GRIIT, organisé sous forme de séminaires avec plein d’invités qui ont l’air d’être de grosses pointures et animé par Professeur Gupta (Shodh Yatra, le trek dans les montagnes, c’était lui aussi !!) et Dr Abdul Kalam. C’est sur l’avenir de l’Inde, les enjeux et problèmes de développement qui touchent le pays (eau, énergie, corruption…). Ça en jette non ? Bon par contre c’est pas mal de boulot (en groupe !) et des journées de séquestration pour les conférences (mais on nous donne des samosas bien épicés au goûter pour nous requinquer).

A part ça, j’ai eu l’occasion de visiter la vieille ville d’Ahmedabad, c’était super ! Elle est organisée en « pols » (quartiers), avec plein de petites rues entrelacées où il est impossible de se repérer. J’ai visité des temples hindous et jaïns, une mosquée… Contrairement aux villes que j’avais pu voir en Inde auparavant, le vieux Ahmedabad est calme et propre. C’est vraiment très charmant.


Sur ces bonnes paroles, je vous laisse. Ce soir je pars visiter le désert de Kutch, à quelques km d’Ahmedabad. J’ai hâte, car après deux semaines posée ici, j’ai à nouveau envie de voir du pays !

Wednesday, September 15, 2010

Et de une !


Déjà une semaine que je suis installée sur le campus de l’IIMA, il est temps de donner quelques nouvelles !

Ma vie ahmedabadienne a commencé jeudi dernier, à 8h50, à l’instant où le vol Indigo Airlines 6E155 en provenance de Delhi se posait sur la piste du Sardar Vallabhbhai Patel International Airport. Tin Tin !!
La première journée, tout s’est passé très vite, pas le temps de dire ouf. Quand je suis arrivée sur le campus, une réunion pour les étudiants en échange avait déjà commencé, donc j’ai débarqué dans la salle avec mon air ahuri, crevée, trempée (il pleuvait), avec deux sacs à dos et une valise, au milieu d'autres étudiants en échange tout rose et tout frais, à qui j’ai dû faire un peu peur. M’enfin, j’étais bien contente d’être arrivée !
sur le campus, un "dorm"

Ensuite cette première semaine a été rythmée par des tracasseries administratives (et l’administration en Inde, c’est quelque chose !), l’organisation des cours (et l’organisation en Inde, c’est aussi quelque chose !), un aller-retour à la police (le premier d’une longue série – je vous en reparlerai), le ménage intégral de ma chambre (ça m’a pris un après-midi entier), faire des courses, etc.

J’évoquais la police. Mais je n’ai rien fait de mal, n’ayez crainte. Je n’ai rien fait de bien non plus mais c’est pas la question. En fait, en tant qu’étrangère détentrice d’un visa étudiant de plus de 180 jours (183 en l’occurrence), j’ai l’immense honneur de devoir me faire enregistrer par la police d’Ahmedabad. C’est juste une formalité, mais alors, c’est assez épique. Il faut déjà y aller une première fois pour obtenir un formulaire. Puis y retourner pour rendre ledit formulaire. Taratata je vous vois venir avec vos « mais tu pouvais pas le rendre le jour où t’es allée le chercher ? ». Que nenni ! et c’est pas faute d’avoir essayé. Mais la procédure, c’est la procédure, et si on a dit c’est comme ça alors faut faire comme ça. Bon. D’accord. Donc deuxième aller-retour pour rendre le dossier, sachant que les horaires, c’est 15h-17h, donc faut pas rater son coup. La troisième étape, à venir, c’est d’y retourner mais cette fois entre 11h et 14h pour payer une amende car j’étais censée m’enregistrer dans les 14 jours suivants mon entrée sur le sol indien. Et enfin dernière étape, du moins j’espère, l’interview ! Bref, j’espère en avoir terminer vers fin septembre-début octobre.
Le formulaire d'enregistrement
A remplir en 4 exemplaires !

Le campus est très agréable. Les chambres sont spartiates (les lits sont franchement durs !), mais les salles de cours sont biens, il y a de la verdure partout, de l’espace, le mess (la cantine) est très correct même si c’est un peu toujours la même chose.
ma chambre


Les cours ont l’air intéressant. Y a parfois pas mal de travail, surtout plein de documents à lire. Je pense que je vais être beaucoup occupée en septembre-octobre, mais novembre s’annonce plus relax, donc je compte voyager à ce moment-là.

Je me suis mise au yoga ! C’était ma deuxième séance aujourd’hui et franchement, je suis fan. Ca détend énormément, c’est génial. Bon je n’arrive pas à faire le quart des postures, mais c’est pas grave. A vrai dire, même m’asseoir en tailleur me fait mal aux jambes !


Pour finir, quelques mots sur Ahmedabad ? Pour le moment, je n’ai pas encore eu le temps de vraiment visiter. Ce qui est sûr, c’est que c’est une ville franchement moderne par rapport à toutes celles que j’ai vues jusqu’à présent. On y voit plein de centres commerciaux (et l’air de rien, ça fait presque plaisir de voir des magasins comme chez nous, même s’ils n’ont aucun charme !) et les infrastructures, notamment les routes, sont en bon état. Bon bien sûr y a plein d’endroits d’Ahmedabad que je ne connais pas et je suis sure que je pourrais trouver des coins plus miteux, mais l’impression générale demeure. D’ailleurs, ça n’est pas un hasard : le Gujarat est l’état le plus riche de l’Inde. C’est là que s’installent beaucoup d’industries et que le business prospère. Il y a aussi plusieurs sites touristiques à visiter dans les parages, dès que j’aurais le temps !
Sur le campus, la place Louis Kahn et la bibliothèque

Sunday, September 12, 2010

Shodh Yatra ou la classe verte en version trash


Shodh Yatra, c'est le nom de mon premier cours à l'IIMA. "Yatra" ça veut dire quelque chose comme "cheminement", au sens propre comme au figuré. Donc pendant Shodh Yatra, on marche, et on pense. Jusque là tout va bien. Là où ça se corse, c'est quand on découvre qu'une des grandes convictions du prof (professeur Anil K. Gupta, une vraie célébrité ici en Inde) est que l'on apprend mieux dans l'incertitude. Résultat, Shdodh Yatra est un trek en improvisation permanente, où tout est possible, tout peut arriver, rien est prédéfini. Le genre de cours dont on se souvient, longtemps. 
Et maintenant, un résumé de cette folle aventure.Un grand merci à Laura qui me prête ses superbes photos pour illustrer !

2 septembre : Début de Shodh Yatra. Rendez-vous à 8h du mat' à la gare de New Delhi et découverte de la fine équipe de doux dingues qui participent : une trentaine d'étudiants, dont seulement 3 "exchange", Laura, Stefano et moi.
Et c'est parti pour un voyage en bus direction Haridwar, à 200 km au Nord de Delhi. Ensuite on prend des jeeps pour nous rendre à Rishikesh, encore un peu plus au Nord. C'est là que l'on retrouve Professeur Gupta, qui nous emmène manger dans un Gurudwara. 
Encart culturel : qu'est-ce qu'un Gurudwara ? Un Gurudwara est l'équivalent Sikh des temples/églises/mosquées, etc. Là-bas, des repas sont servis gratuitement à tous ceux qui le souhaitent. Il suffit d'avoir quelque chose sur la tête et d'être pieds nus. Ensuite on s'assoit en ligne par terre et des gens vous servent du riz et des lentilles. Simple, efficace et pas cher.
Puis en voiture Simone, nous continuons notre trajet en jeep jusqu'à ce que la nuit tombe et nous arrivons à Srinagar (attention, pas le Srinagar qui est au Cachemire, là nous sommes dans l'Uttarakhand) où nous passons la nuit. 



3 sept.  : Levé aux aurores pour continuer notre trajet en jeep. Problème : une des 4 jeeps est déjà en panne. Nous en trouvons finalement une autre dans le village et partons. Départ prévu 5h ; départ effectif 7h.
Grosses frayeurs : la route serpente dans les montagnes, entre éboulements, glissements de terrains, inondations... C'est complètement dingue, je me demande encore comment on a survécu ;-)

Nous arrivons enfin à Govindghat, sous la pluie, puis nous partons pour notre première marche. Au début il pleut des cordes, ce qui rend la rando assez déprimante, mais le temps finit par s'arranger et là ça devient vraiment sympa. Les paysages sont magnifiques. On se sent tout petit au milieu de toutes ces montagnes !
Le chemin que nous empruntons est un chemin de pèlerinage sikh, donc nous ne sommes pas tout seul. Surtout, il y a énormément de poneys pour transporter les flemmards, les personnes âgées et les bagages. 
Nous passons la nuit dans un bled paumé où il n'y a ni eau courante ni électricité. Nous sommes trempés à cause de la pluie et malgré nos k-ways, et vu l'humidité ambiante, impossible de faire sécher quoi que ce soit. Plusieurs d'entre nous ont attrapé la crève à cause de ça.
Le soir Professeur Gupta organise la première "Session", sur le thème de l'incertitude et de l'apprentissage. Nous partageons nos impressions sur cette première marche. C'est assez drôle de voir les différences de perception entre les étudiants indiens et les trois européens. De manière générale, les Indiens ne sont vraiment pas sportifs (quand je dis vraiment pas, c'est vraiment pas), donc la moindre activité physique est vite insurmontable. Résultat, les étudiants indiens avaient l'impression d'avoir accompli un exploit en faisant cette rando de 9km, alors que Stefano, Laura et moi étions dix fois plus choqués par le trajet en jeep et l'endroit où nous passions la nuit. 

4 sept.  : Nous passons la matinée dans le village et partons à la rencontre des habitants, notamment les femmes. Elles travaillent comme des dingues car en plus de s'occuper des tâches ménagères, de la nourriture et des enfants, elles font aussi les récoltes dans les champs. Ce qui est récolté là-bas est destiné quasiment exclusivement à la consommation personnelle. Leur mode de vie nous paraît très dur, mais quand on leur demande si elles aimeraient une autre vie, elles trouvent notre question bizarre. Pourquoi rêver d'autre chose ? Elles ont exactement la vie à laquelle elles s'attendaient et se trouvent très heureuses ainsi.  
Le village de Byundhar

L’après-midi nous continuons la marche, direction Gangharia où nous arrivons en soirée. Le village est glauque, plein de crottins à cause de tous les poneys, ça pue et c’est tout gadoue-merdeux. Mais sur le moment, nous sommes bien contents d’arriver dans un hôtel avec de l’eau courante et de l’électricité (à certaines heures de la journée seulement !).
Deux nouvelles sessions sont organisées, dont une sur le thème « qu’aimeriez-vous changer dans votre enfance ? ». Là encore, le plus intéressant est de voir les différences dans les valeurs et les aspirations des indiens par rapport aux nôtres. 

5 sept. : Marche jusqu’à la « Valley of flowers », absolument superbe. L’endroit s’appelle comme ça en raison de l’immense variété de fleurs qu’on y trouve. Nous sommes à plus de 4000 mètres d’altitude. En toile de fond, les sommets enneigés de l’Himalaya veillent sur nous. Nous sommes assez vite pris dans un épais brouillard car nous sommes à la hauteur des nuages, c’est plutôt charmant comme ambiance. Là-haut nous sommes censés « méditer » (rappelez-vous, ce cours est un cheminement dans les méandres de notre âme et notre esprit !). Personnellement je trouve un rocher suffisamment confortable pour méditer en rêvant ;-).
En route pour la Valley of flowers !

Nouvelle session le soir où chacun est invité à parler des personnes qui les ont marqué dans leur vie.

6 sept. : Marche de retour vers Govindghat, sous un vrai beau temps bien agréable. Par contre l’air de la montagne semble avoir inspiré des idées farfelues à Professeur Gupta. Il propose que nous nous rendions dans un village paumé le soir même, que nous parlions aux habitants et essayions de nous faire héberger chez eux. La moitié d’entre nous a chopé la crève et nous sommes tous claqués. Autant vous dire que l’enthousiasme n’est pas au rendez-vous, une mutinerie se prépare… Finalement le prof accepte que nous repartions directement vers Srinagar, soulagement général. Nous devons tout de même attendre la réouverture de la route, fermée pour cause de glissements de terrain. L’aventure, la vraie !
Vous voyez la plaque de tôle sur la gauche ? Et bien c'est un pont, et il faut passer dessus

7 sept. : Journée de fou en perspective, car planning hyper chargé pour ce dernier jour. D’abord nous nous rendons à l’université de Srinagar pour une conférence puis une présentation de notre périple aux étudiants de Srinagar. La présentation est préparée le matin même pendant le trajet dans une des jeeps, normal.
Ensuite départ express pour Dehradun, capitale de l’Uttarakhand, où l’« Industries Association of Uttarakhand » nous attend. Professeur Gupta est reçu avec tous les honneurs, c’est vraiment une star ici. Il présente notre périple aux personnes présentes et les étudiants de l’IIMA sont invités à proposer des innovations pour favoriser notamment l’éco-tourisme dans cette région. Différentes idées sont proposées, comme mettre en place un système de purification de l’eau pour tirer profit de toute la flotte qu’il y a sur place au lieu d’y acheminer des bouteilles d’eau, développer un réseau de marchands de fruits bio et d’artisanat, ou encore de façon plus terre à terre accrocher un sac au derrière des poneys pour éviter que leur crottin parsème tout le chemin de pèlerinage !
Dans la soirée nous nous dispersons, c’est la fin de Shodh Yatra. Avec d’autres étudiants je prends un bus de nuit tout pourri pour Delhi. Encore un trajet terrifiant, mais nous arrivons sains et saufs le lendemain avec 3 heures de retard. 


8 sept. : Après l’effort, le réconfort ! Avec 5 autres étudiants, je passe la journée à Delhi. Enfin une douche, un lit, du confort ! Nous renouons pour de bon avec la civilisation et passons la soirée dans un bar bien sympa. Au final, j’ai un avis assez partagé sur Shodh Yatra. J’ai trouvé dommage d’avoir passé tant de temps dans les transports, mais ça a été une superbe occasion de rencontrer les étudiants de l’IIMA et de découvrir un peu plus l'Inde !

Wednesday, September 1, 2010

3 semaines deja !

Et oui, cela fait maintenant trois semaines tout pile que je suis en Inde, et c'est passe extremenent vite ! Marion est repartie ce matin prendre son avion pour Paris, et a l'heure qu'il est elle doit etre quelque part dans les airs au dessus du Pakistan.
Nous avons quitte Jodhpur samedi soir, apres une decouverte assez pittoresque de la poste locale. En gros, on s'y est encore fait plein de potes ;-) D'abord le guichetier, un jeune qui etait ravi de voir des touristes et qui donc a pris tout son temps pour discuter avec nous. Pendant ce temps son chef arrive. On s'attendait a ce que le guichetier se fasse enguirlander pour avoir trop papote, mais tu parles ! le chef venait simplement se joindre a la conversation ! Plusieurs autres employes sont ensuite venus faire notre connaissance, et on a eu des discussions du type:
-"this (il montre une photo de dromadaire), camel. You know camel ?
- euh... yes yes, but we don't have camels in France
- no camels in France ?? (avec l'air stupefait)
- no no... no camels, no monkeys, no elephants..."
Et la le mec eclate de rire, "no camels in France, mouah ah ah !!".  Les indiens sont d'heureuse nature ;-)

Nos amis les postiers!


Nous sommes arrivees a Delhi dimanche apres un trajet encore une fois assez eprouvant (10 heures de train couchette). On a pu visite les bazars d'Old Delhi, la Jama Masjid (la grande mosquee - pour visiter et comme on etait des filles, on a du se cacher sous des especes de grandes robes de chambre fluos, malgre nos T-shirts a manches et nos pantalons longs), le Fort Rouge (imposant ! mais assez decrepit), Connaught Place et ses magasins (sympa le jean Levi's a 30 euros)... Chouette, par contre il fait vraiment tres chaud en ce moment !
Nous logions dans le quartier tibetain. C'est assez curieux comme coin. La-bas on oublie presque qu'on est en Inde : les gens ont des visages differents, s'habillent differemment et mangent differemment (d'ailleurs, je prefere : enfin des legumes qui ne baignent pas dans la sauce !).
Pour visiter la mosquée, claaaaassse!

Demain je commence "Shodh Yatra" ! C'est un cours de l'IIMA (l'universite ou je fais mon echange, a Ahmedabad) qui consiste en un trek d'une semaine au pied de l'Himalaya. Je crois que derriere y a vaguement l'idee que la marche doit nous conduire a une introspection... enfin ca a l'air assez spirituel et d'ailleurs, une demi journee de "meditation" est prevue !! Je m'attends a tout, mais surtout a de magnifiques paysages. Il n'y a plus qu'a esperer que les pluies de moussons ne nous jouent pas des tours !
Je vous raconterai tout ca quand je serai -enfin- installee sur le campus d'Ahmedabad. D'ici la, laissez vos commentaires !