Vous vous souvenez de l’épisode de la Maison qui rend fou dans « les 12 travaux d’Astérix » ?
Petit rappel si nécessaire : http://www.youtube.com/watch?v=c45FtDhdDoY
Et bien hier, j’ai vu la version indienne de la maison qui rend fou et franchement, j’ai pas été déçue.
J’ai déjà eu l’occasion de raconter qu’ici, avec mon visa étudiant, je dois me faire enregistrer par la police d’Ahmedabad. Début septembre, j’y étais allée deux fois déjà pour entamer les formalités et j’avais eu un premier aperçu assez éloquent de l’administration indienne.
Dans un grand immeuble entouré de policiers, imaginez une salle à moitié remplie de gens lambda qui attendent dans une chaleur étouffante, et l’autre moitié occupée par des bureaux bordéliques au possible, avec derrière chaque bureau, un fonctionnaire. Le fonctionnaire peut exercer différentes activités. Ou bien il attend (et oui au total, le « police office » est un endroit où beaucoup de monde attend, tout simplement). Ou bien il fait des piles de dossiers, a le nez dans des papiers. Ou bien c’est un fonctionnaire de qualité supérieure, auquel cas il a un ordinateur et donc… il joue a FreeCell. Normal, j'vois pas où est le problème.
Hier, donc, nous nous pointons à la police vers 11h et comme on commence à bien connaître le bâtiment (ça n’est jamais que notre troisième visite !), nous nous dirigeons directement vers le bon fonctionnaire derrière le bon bureau dans la bonne salle (ne pas avoir à demander son chemin à l’entrée, c’est déjà ça de gagner – voir la vidéo d’Astérix pour s’en convaincre). Là, le monsieur sort d’une pile nos dossiers, pour en faire une autre pile qu’il dispose soigneusement à l’autre extrémité de son bureau. « Ok, now wait », dit-il. Bon. Bah ok, maintenant on attend. Grâce aux conseils avisés d’autres étudiants, j’ai prévu de la lecture, et je potasse les pages « Mumbai » de mon Lonely Planet. (passionnant!). Régulièrement, nous rappelons notre présence au fonctionnaire… la pile est toujours bien nettement posée sur son bureau… « wait » nous répète-t-il.
Vous l’aurez compris, ça dure comme ça un certain temps. Nous finissons par être emmenés dans le bureau du grand chef de la police : peinture mauve nickel sur les murs, clim’, fauteuils confortables et kilos superflus – pas de doute, c’est vraiment le chef. Il signe chaque dossier de la pile. S’en suivent encore quelques allées et venues dans différents endroits, puis nous nous faisons enfin délivrer nos « residential permits » (le saint graal du moment !), et ça y est, c’est fini ! Au final, nous sommes de retour à 14h à l’IIMA, triomphants : nous venons de battre un record de rapidité ! Certains groupes d’étudiants ont effectivement mis plus de 5 heures pour avoir leur permis…